Repti, le Dec 26 2005, 01:45 PM, dit :
J'ai eu la chance de faire une expérience qui m'a montré clairement que ces entités oniriques étaient parties de nous-mêmes, qu'elles étaient en nous. En effet, j'étais lucide et j'avais commencé à parler à mon ancienne amoureuse. Celle-ci m'a dit clairement qu'elle était une partie de moi, que les pensées que j'avais par rapport à cette fille et l'image que je me faisais d'elle était en moi.
Ça, ça doit être une expérience très forte. C'est justement ce point précis qui m'a fait poster : parvenir en réalité à discuter avec une part de nous-même, un fragment psychologique qui se tient devant nous, concrètement, comme un ensemble cohérent et presque individué. Jusqu'à quel point individué, précisément ? C'est la question que je me pose. Agir sur lui dans le rêve agirait-il aussi directement sur sa réalité psychologique ? Par exemple en tuant ton ancienne amoureuse, aurais-tu anéanti simultanément tous les sentiments que tu as pour elle et ta construction psychologique de son image ? Dans ce cas-là, ça serait un outil carrément surpuissant ! Et une rencontre unique également.
Repti dit :
Et en effet, ne sommes-nous pas la configuration s'additionnant de toutes les personnalités que nous rencontrons au fil des jours ?
Ou de la construction mentale qu'on se fait de l'apparence des personnalités rencontrées.
Citation
Elles sont des briques dans l'édification de notre expérience directe, l'architecte regardant sa batisse et ses divers éléments.
J'adore ta métaphore

Ça résume vraiment bien la chose je trouve, en rêve (lucide de préférence, pour en avoir conscience), les personnages seraient la matérialisation des différentes parties de notre psychologie, comme des "blocs" de psychologie pure rassemblés pour former un personnage.
kazuki dit :
Est-ce que cette partit (qui est toi) qui c'est métamorphosé en fille cesse d'exister une fois réveillé?
Continue t'elle pas à "vivre" dans un lieu, un peu comme une "salle d'attente" mais onirique?
Le monde du rêve s'arrête t''il vraiment une fois que l'on est réveillé?
C'est effectivement la question que je me pose aussi. L'entité psychologique n'existe-t-elle que pour le temps du rêve ? A mon avis, oui je le pense, car si on retient le principe de "briques psychologiques", le personnage en soi n'existe pas, c'est juste l'apparence d'un fragment psychologique, donc il peut revenir sous n'importe quelle forme puisqu'il est de toute façon en nous même à l'état de veille. En cela je ne pense pas que le personnage aie une réelle conscience comme vous et moi, mais peut-être une légère individuation. Pas d'instinct de survie en tout cas, c'est certain. Ce qui lui tient lieu de conscience n'est qu'un infime fragment de nous-même, et dès lors n'a pas vraiment à voir avec une réelle conscience. On n'est pas d'égal à égal avec le personnage, puisqu'il fait parti de nous nous sommes nécessairement "supérieur" à lui sur tous les points, c'est juste la personnification d'un de nos fondements psychologique, pas une vraie personne. Mais c'est aussi ce qui est particulièrement intéressant, en prenant une image, on pourrait dire que c'est une interface privilégiée et compréhensible pour nous d'un programme mental autrement écrit en binaire à l'état de veille et qu'on ne peut donc pas confronter directement, car incompréhensible. Là c'est une interface "user friendly"

Mais j'aimerai justement savoir à quel point on peut entrer en interaction avec le "programme" psychologique dessous. Est-ce que toucher à sa forme agit aussi sur le "programme" (comme ce que je dis plus haut à Repti en tuant l'image de son ex-copine) ? Ou ne s'agit-il que d'un hologramme à sens unique donc, qui nous renseigne mais sur lequel on n'a pas de pouvoir par ce biais ?